Villes et collectivités : quelle borne choisir pour une compatibilité avec 100% des véhicules ?

L’implantation d’une borne de recharge dans les villes et villages entraîne un coût relativement important.

Il est normal que les autorités compétentes se posent des questions sur le meilleur type de bornes à installer sur leurs territoires. En optant pour les solutions de recharge compatibles avec 100% des véhicules électriques, elles sont sûres d’éviter une sous-utilisation des équipements et des investissements inutiles dans les installations.

Comprendre la typologie des véhicules électriques avant de choisir une borne de recharge

Avant d’investir dans l’installation de stations de recharge, les villes et collectivités ont d’abord intérêt à connaître les particularités des véhicules à batterie. Cela leur permettra de s’orienter vers le bon type d’Infrastructures de Recharge pour Véhicules électriques (IRVE). La notion de « véhicules électriques » désigne plusieurs concepts innovants. Le point commun entre eux est d’avoir recours à un moteur qui fonctionne par le biais de l’électricité pour alimenter le système de propulsion. Cependant, chacun d’eux diffère en fonction de la capacité d’autonomie et des rejets de CO2. Les véhicules dits 100% électriques fonctionnent grâce à l’association d’une batterie et d’un électromoteur. N’émettant aucun gaz carbonique, ils ont la particularité d’être dotés d’un pack de batterie à grande capacité, ce qui permet d’élargir leur rayon d’action.

Dans la liste des véhicules à watts à la plus grande autonomie, on peut citer le Mercedes EQS 450 + s’équipant d’une batterie de 108 kWh et offrant un champ d’action de 783 km, la Tesla Model S version Grande Autonomie de 95 kWh et 652 km d’autonomie ou le Mercedes EQE 350 avec son pack de 89 kWh lui permettant de parcourir 639 km. Pour fonctionner, ces véhicules électriques doivent se brancher sur une borne de recharge. Les seules autres autos qui ont besoin d’une telle source d’énergie externe sont les véhicules hybrides rechargeables PHEV. Ces derniers sont équipés d’un moteur électrique et d’un moteur thermique, en étant dotés d’une batterie capable d’emmagasiner de l’électricité et d’être rechargée sur le réseau. Leur autonomie dépasse rarement les 100 km, car leur batterie procure une plus faible capacité par rapport aux véhicules 100% électriques. Un des meilleurs modèles sur le marché est le Mercedes Classe C 300e muni d’une batterie de 25,4 kWh et procurant un rayon d’action de 111 km.

Borne de recharge de 7,4 kW : pourquoi est-ce la meilleure ?

Les villes et collectivités qui cherchent des bornes de recharge compatibles avec tous les véhicules électriques se tourneront vers les modèles de 7,4 kW fonctionnant en courant alternatif AC sur réseau monophasé. Cette version est à privilégier, car elle est la seule qui s’associe aussi bien avec les véhicules hybrides rechargeables que les modèles 100% électriques.

À cause de la faible capacité de leur batterie, les autos PHEV ne peuvent pas supporter une recharge à haute intensité. Leur capacité maximale atteint généralement les 7,4 kW. Certes, il existe des véhicules comme la Mercedes Classe C 300e tolérant jusqu’à 11 kW, mais cela reste marginal. Tous les véhicules 100% électriques n’acceptent pas forcément des recharges de 11 kW ou de 22 kW, c’est pourquoi il est judicieux de se limiter à 7,4 kW. L’avantage de ces bornes à 7,4 kW est qu’elles sont adaptées à quasiment tous les types de voitures à batterie. Elles ont pour inconvénient d’offrir une recharge relativement lente. Comptez environ 7heures pour remplir une batterie de 50 kWh.

Quelle borne de recharge rapide choisir ?

La borne de 7,4 kW est universelle, facile à installer et économique. Cependant, elle ne convient pas à des usages intensifs ni aux véhicules purement électriques à très haute puissance. C’est pourquoi en marge de l’installation d’une telle infrastructure, les villes et collectivités ont également intérêt à investir dans des bornes de recharge rapides. Celles-ci ne sont pas forcément compatibles avec les véhicules hybrides rechargeables sauf les modèles dernier cri comme la Mercedes C 300 e qui peut se recharger sur des bornes rapides jusqu’à 55 kW. Elles peuvent convenir à toutes les autos 100% électriques sous réserve de choisir des puissances limitées. Des bornes développant 50 kW sont conseillées pour obtenir un bon débit sur une durée réduite. 30 minutes suffisent en général pour recharger à 80% un véhicule électrique. Pour être facilement repérables par les utilisateurs, ces infrastructures sont répertoriées sur les applications mobiles comme Chargemap.

La prise : un critère pour choisir une borne de recharge publique

Lors du choix d’une borne de recharge compatible avec tous les véhicules, il convient de s’assurer que l’infrastructure s’adapte aux prises CHAdeMO ou CCS Type 2 qui sont les normes d’aujourd’hui. La prise CHAdeMO est un standard international utilisé pour la recharge rapide en courant continu DC. Depuis 2018, CHAdeMO 2.0 est capable de délivrer jusqu’à 400 kW. Toutefois, la prise est vouée à disparaître en Europe en se faisant remplacer par les prises Combo CCS. Celles-ci sont une amélioration de la prise type 2 et permettent à la fois la recharge AC et DC avec une capacité atteignant 350 kW. Il s’agit du standard européen pour la charge en courant continu.

Quel est le coût d’installation de bornes de recharge ?

Pour les villes et les collectivités, installer des bornes de recharge exige un investissement conséquent. Le coût comprend l’étude, l’achat des matériels, les travaux de génie civil, l’installation et la mise en service ainsi que le raccordement au réseau électrique. Les maîtres d’ouvrage doivent prévoir les coûts d’exploitation pour l’utilisation de l’électricité, la supervision et l’exploitation commerciale ou encore la maintenance. Toutefois, il est possible de profiter de certaines aides étatiques pour alléger l’investissement. Les collectivités peuvent prétendre à l’aide ADVENIR qui finance uniquement l’achat des équipements et l’installation et non la supervision et la maintenance. Le taux de prise en charge pour un parking public sis en voirie est de 60% avec un plafond de 2100 à 9000 euros par point de recharge. Au-delà de cette aide nationale, des entités locales accordent aussi des dispositifs complémentaires pour accompagner les collectivités dans l’implantation d’un réseau de recharge. C’est le cas des aides régionales de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dans l’Orne, de l’Île-de-France ou des Hauts-de-France.